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8 juin 2025

Rémi Bazille

5 Minutes

Comprendre le "Collaborative Learning"

Définition : Collaboration Learning

Les formations en entreprise affichent une réussite partielle : seulement 30 % aboutissent vraiment à leur terme. Ce pourcentage a de quoi faire réfléchir les organismes d’enseignement, qui s’efforcent de trouver des méthodes novatrices pour renforcer l’engagement des apprenants. Une approche particulière retient l’attention : le collaborative learning, une dynamique collective impliquant chaque membre d’une équipe pour générer un nouveau savoir.

Comprendre l’abandon rapide

Plusieurs facteurs expliquent le faible taux de finalisation constaté pour les actions de formation en France. L’absence de motivation individuelle, la dispersion géographique des équipes ou encore l’inadéquation entre le contenu et les attentes professionnelles figurent parmi les causes les plus fréquentes. Par ailleurs, la multiplication des outils numériques (voir Mobile Learning), parfois complexes à maîtriser, peut freiner l’assiduité des apprenants. Selon la DARES, la dépense des employeurs en faveur de la formation professionnelle représentait près de 9,7 milliards d’euros en 2019 (source: DARES). Malgré ces investissements, le niveau d’engagement demeure souvent insuffisant pour mener chaque programme à son terme.

Au sein du paysage législatif français, le Compte Personnel de Formation (CPF) a redéfini l’accès au développement des compétences. Pourtant, malgré les crédits disponibles et la souplesse apparente de ce dispositif, de nombreux apprenants peinent à suivre leur parcours jusqu’à la certification finale. Une mauvaise gestion du temps, un manque d’accompagnement, ou encore une offre de contenus trop générique peuvent expliquer ces abandons prématurés. De nombreuses organisations se demandent comment surmonter ce problème de persévérance.

Pourquoi miser sur le collaborative learning ?

Face à ce constat, le collaborative learning se présente comme une approche collective qui exploite la force du groupe pour bâtir un savoir partagé. Chaque participant apporte ses propres compétences, ce qui favorise la création d’un contenu riche et adapté aux besoins réels du terrain. Contrairement aux schémas d’enseignement classiques, ce modèle mise sur l’échange permanent et la co-construction, souvent assimilée au peer-to-peer. Il en résulte une plus grande implication de la part des apprenants, qui se sentent valorisés et réellement acteurs de leur progression.

Selon Myrhline, le taux de complétion grimpe à 90 % lorsque ce modèle est utilisé (source: Myrhline, 2021). Le phénomène s’explique par la responsabilisation mutuelle qui naît de la coopération : il devient plus complexe d’abandonner un programme quand on est redevable de sa progression auprès d’un groupe. À ce titre, de nombreuses entreprises françaises y voient une opportunité de réduire le nombre d’échecs et de rentabiliser leurs budgets de formation. En outre, cette approche collaborative stimule la créativité en favorisant l’échange direct d’idées et d’expériences.

Mettre en place un dispositif efficace

La réussite du collaborative learning repose sur quelques principes clés. Avant tout, il est recommandé de fixer des objectifs chiffrés, comme un volume de ventes à atteindre ou le lancement d’un nouveau produit. Les salariés s’approprient davantage la démarche lorsqu’ils sont invités à co-créer leur propre contenu pédagogique. Cette flexibilité implique de s’adapter en continu, avec la possibilité de modifier la structure ou le rythme des sessions en fonction de la dynamique du groupe. Un lancement rapide du premier module est souvent conseillé : la progression générale dépend grandement de la capacité des participants à prendre leurs repères dès le début.

  • Clarifier les rôles : chaque participant doit connaître ses responsabilités et les résultats attendus.

  • Varier les canaux : visioconférence, partages de documents, messageries instantanées et réunions présentielles permettent à chacun de s’exprimer aisément.

  • Encourager le feedback : les retours réguliers renforcent la cohésion et limitent les incompréhensions.

  • Suivre les progrès : l’utilisation d’indicateurs précis (taux d’engagement, évaluation des acquis) facilite l’ajustement en cours de route.

Avantages et limites potentielles

Le collaborative learning se distingue par une forte pertinence des cours, puisqu’ils abordent souvent les difficultés rencontrées par les apprenants en situation réelle. Les participants sélectionnent collectivement les axes d’amélioration à étudier, ce qui garantit une cohérence optimale avec la pratique quotidienne. Par ailleurs, ce concept se révèle particulièrement malléable : il s’adapte à divers formats, tels que les ateliers, les hackathons internes ou la création de documents partagés. La proximité entre théorie et terrain accélère l’appropriation des nouveaux savoirs.

En revanche, l’organisation doit disposer de ressources suffisantes pour proposer des modules de qualité. Imaginer un programme sans réelle expertise peut générer des informations inexactes ou incomplètes, qui auront un impact négatif sur les apprentissages. L’animateur, qu’il soit un formateur professionnel ou un collaborateur interne, doit maîtriser les sujets abordés afin de veiller à la justesse du contenu. En l’absence d’une solide base de compétences, ce système repose sur des fondations fragiles.

Apprendre ensemble c'est apprendre dans de meilleures conditions

Exemple de mise en œuvre concrète

Imaginons une équipe qui souhaite refondre intégralement la stratégie marketing d’une marque émergente. Durant un séminaire de deux jours, les spécialistes du digital élaborent un plan de communication en ligne, tandis que les collaborateurs issus du pôle commercial partagent leurs idées sur les canaux de diffusion et la tarification. Les graphistes proposent une identité visuelle renouvelée, adaptée au nouveau positionnement de l’entreprise. Au même moment, d’autres membres du groupe prennent du recul et vérifient la cohérence générale du projet, en veillant à ce que chaque décision reste centrée sur les attentes de la clientèle cible.

L’investissement financier reste limité puisque l’expertise se trouve déjà en interne : il s’agit surtout d’optimiser l’emploi du temps et de créer un environnement favorable à la créativité. Les collaborateurs s’engagent collectivement, se responsabilisent et partagent leurs expériences professionnelles, formant ainsi une dynamique forte. Une fois la stratégie finalisée, chacun en ressent la fierté et l’impression de contribuer activement à la croissance de la marque. À terme, cette méthodologie collaborative peut se répliquer pour d’autres projets, qu’il s’agisse de lancer une nouvelle gamme de produits ou de réorganiser un service interne.

Explorer différents formats

Le collaborative learning ne se limite pas à des sessions en présentiel. Grâce aux technologies disponibles, il est envisageable d’utiliser une variété d’outils pour encourager la collaboration. L’objectif reste identique : fédérer les apprenants autour d’un projet collectif, tout en s’assurant que chacun trouve son rôle et y gagne en compétences. L’organisateur a la liberté de choisir entre différents canaux, adaptés aux contraintes d’horaire ou de géographie.

  • Visioconférences interactives : idéales pour faciliter les échanges oraux, poser des questions en direct et prendre des décisions communes.

  • Documents partagés en ligne : un groupe peut co-construire le contenu, le mettre à jour en temps réel et suivre l’historique des modifications.

  • Événements créatifs : hackathons, workshops ou concours internes visant à faire émerger de nouvelles idées.

  • Plateformes d’apprentissage dédiées : elles regroupent des forums de discussion, des quiz et des modules vidéo pour un apprentissage immersif.

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Point de vue légal et financier en France

Les lois hexagonales encouragent fortement la formation continue, en particulier depuis la réforme de 2018 nommée Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Ce dispositif a renforcé le CPF et imposé de nouvelles obligations aux employeurs concernant le développement des compétences. Pour les entreprises, intégrer le collaborative learning peut contribuer à remplir leurs devoirs en matière de formation et à valoriser leurs équipes. Certaines subventions ou cofinancements, proposés par les opérateurs de compétences (OPCO), peuvent également soutenir ce type de projet.

Au regard de l’économie française, miser sur l’entraide interne améliore la productivité et la compétitivité au sein du tissu entrepreneurial. En renforçant les savoir-faire tout en limitant la dépendance à des consultants externes, les entreprises valorisent leurs talents et instaurent une culture de l’innovation. Cette dynamique interne, soutenue par des pratiques collaboratives, peut se traduire par une accélération de la croissance et une meilleure rétention des employés, soucieux de se perfectionner dans leur domaine.

Perspectives à venir

Le collaborative learning s’impose peu à peu comme un atout dans l’éventail des méthodes de formation utilisées par les entreprises françaises. Avec son approche participative et flexible, il apporte une réponse concrète à la problématique des formations inachevées. La responsabilisation collective, soutenue par des objectifs mesurables, favorise un engagement pérenne au profit de tous les acteurs : salariés, managers et formateurs. Au-delà des avantages pédagogiques, il contribue à la cohésion interne et au sentiment d’appartenance, tout en stimulant l’innovation.

À mesure que les technologies collaboratives continuent d’évoluer, de nouveaux outils verront le jour pour renforcer encore la synergie entre apprenants. Les retours d’expérience indiquent déjà une tendance à la généralisation de ce mode d’apprentissage, en particulier pour des projets requérant une forte dimension créative ou opérationnelle. Les entreprises qui choisiront de miser sur ce modèle verront leur culture d’équipe se transformer et leur compétitivité s’en trouver renforcée. Le collaborative learning s’inscrit aujourd’hui comme un levier d’excellence pour ceux qui souhaitent aller plus loin en matière de développement des compétences.

Les questions fréquentes

Comment évaluer l’efficacité du collaborative learning ?

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Faut-il un budget important pour lancer ce dispositif ?

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